Article N° 8231
Durée de vie des médicaments
Longue vie aux médicaments !
Abderrahim Derraji - 24 novembre 2025 12:17Alors que la COP 30 se tient actuellement à Belém, au Brésil, et réunit les États autour des enjeux écologiques, la France adopte une mesure concrète : allonger la durée de conservation des médicaments. Une initiative qui vise à réduire le gaspillage et à diminuer l’empreinte carbone d’un système de santé largement contributeur aux émissions.
Porté par l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), ce projet ambitionne non seulement de limiter les destructions inutiles, mais aussi de renforcer la sécurité d’approvisionnement tout en réduisant les déchets chimiques. L’Agence lance ainsi une phase pilote invitant les laboratoires à mener des études de stabilité afin de prolonger la durée de vie de certaines spécialités, dans la perspective de modifier leurs
Porté par l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), ce projet ambitionne non seulement de limiter les destructions inutiles, mais aussi de renforcer la sécurité d’approvisionnement tout en réduisant les déchets chimiques. L’Agence lance ainsi une phase pilote invitant les laboratoires à mener des études de stabilité afin de prolonger la durée de vie de certaines spécialités, dans la perspective de modifier leurs
autorisations de mise sur le marché.
Cette initiative n’a rien d’un geste symbolique. Celle-ci répond à un double impératif, environnemental et économique. En France, le secteur de la santé génère plus de 8 % des émissions nationales de gaz à effet de serre, et les médicaments représentent à eux seuls plus de la moitié de cette empreinte.
Par ailleurs, plusieurs travaux montrent que de nombreux médicaments conservent une efficacité élevée après leur date de péremption. Une enquête de l’UFC-Que Choisir indique que huit comprimés sur dix encore périmés conservent au moins 90 % de leur principe actif. D’autres analyses confirment que ces dates pourraient être prolongées sans compromettre la sécurité des patients.
Un rapport de la Cour des comptes estime par ailleurs que des centaines de millions, voire plus d’un milliard d’euros de médicaments sont détruits chaque année. L’institution recommande d’inciter les industriels à optimiser les dates de péremption et à adapter le conditionnement pour réduire les stocks non utilisés.
Cette initiative n’a rien d’un geste symbolique. Celle-ci répond à un double impératif, environnemental et économique. En France, le secteur de la santé génère plus de 8 % des émissions nationales de gaz à effet de serre, et les médicaments représentent à eux seuls plus de la moitié de cette empreinte.
Par ailleurs, plusieurs travaux montrent que de nombreux médicaments conservent une efficacité élevée après leur date de péremption. Une enquête de l’UFC-Que Choisir indique que huit comprimés sur dix encore périmés conservent au moins 90 % de leur principe actif. D’autres analyses confirment que ces dates pourraient être prolongées sans compromettre la sécurité des patients.
Un rapport de la Cour des comptes estime par ailleurs que des centaines de millions, voire plus d’un milliard d’euros de médicaments sont détruits chaque année. L’institution recommande d’inciter les industriels à optimiser les dates de péremption et à adapter le conditionnement pour réduire les stocks non utilisés.
À l’international, plusieurs approches complémentaires existent déjà. Aux États-Unis, l’association SIRUM redistribue les médicaments non utilisés mais encore valides vers des structures de soins à faibles ressources, évitant ainsi leur destruction. En France, la collecte des médicaments non utilisés via les pharmacies permet également d’éviter leur dispersion dans l’environnement en assurant une élimination sécurisée.
Au niveau européen, un groupe d’experts de l’Agence europeenne du médicament (EMA) et de plusieurs États membres a récemment formulé des recommandations visant à encourager une production, un conditionnement et une gestion des médicaments plus respectueux de l’environnement. Cette vision s’inscrit dans une démarche plus large de transition écologique de la chaîne pharmaceutique.
Certaines limites subsistent toutefois : pour des médicaments fragiles, instables ou stériles, un allongement de la durée de conservation peut s’averer impossible ou risqué. Mais la dynamique est lancée.
Par cette expérimentation pilote et inédite, la France pourrait créer un précédent et inspirer une gestion plus durable du médicament à l’échelle internationale. La prolongation des dates de conservation ne constitue pas seulement une mesure écologique : c’est une transformation progressive et profonde, destinée à rendre le système de santé plus résilient, plus responsable et plus vertueux.
Sources:
1. ANSM, Programme de travail 2025, 2025.
2. ANSM, Contrat d’objectifs et de performance 2024-2028, 2024.
3. ANSM, Rapport d’activité 2023, 2023.
4. La Dépêche, «Allonger les dates de péremption des médicaments : concilier santé et environnement», 21/11/2025.
5. Cour des comptes via Santé-Environnement-Politique, 04/09/2025.
6. The Shift Project, Décarbonons les industries de Santé – Médicaments, 2025.
7. Assemblée nationale, question écrite n° 541, réponse de l’ANSM, 11/03/2025.
8. Assemblée nationale, question n° 3006, 15/04/2025.
9. AMELI, «Médicaments et environnement », 17/06/2025.
10. CNOP, Tous Pharmaciens, n° 26, nov. 2024.
11. EMA, Guidance for industry to prevent and mitigate medicine shortages.
12. EMA, Towards better prevention of medicine shortages in the EU.
Source : PharmaNEWS
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